Mettre les sciences comportementales au cœur de l’action publique

Publié le 18 mai 2022

Mieux comprendre les mécanismes de décisions des usagers, leurs attentes ou leurs pratiques : Stéphan GIRAUD et Mariam CHAMMAT, de la DITP, nous expliquent l’intérêt des sciences comportementales pour que l’action publique gagne en efficacité. L’occasion également de revenir sur les modalités d’accompagnement de la DITP dans ce domaine notamment via le Fonds de pour la transformation de l’action publique (FTAP).

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Stéphan Giraud et Mariam Chammat de l'équipe sciences comportementales DITP

Les sciences comportementales permettent d’enrichir les options disponibles en termes d’action publique. L’enjeu est de ce point de vue de concevoir des environnements adaptés à la psychologie humaine."

Stéphan GIRAUD, directeur du programme « Sciences comportementales » à la DITP

Notre triptyque d’intervention : un diagnostic associant revues de littérature scientifique et études ad hoc ; un temps de de prototypage de solutions, qui peut aller de la conception d’un objet à une évolution réglementaire ; et une phase d’évaluation."

Mariam CHAMMAT, directrice de projet à la DITP

Quel est l’apport des sciences comportementales pour l’action publique?

Stéphan Giraud : D’abord, les politiques publiques ont pour la plupart, voire la totalité d’entre elles, des dimensions comportementales : elles visent à encourager ou faire évoluer des comportements. On ne peut donc se priver des connaissances sur leurs déterminants, sauf à prendre le risque d’être rattrapé par le réel en oubliant qu’il y a des humains au cœur de l'action publiqueEnsuite, ces approches permettent d’enrichir les options disponibles en termes d’action publique. L’enjeu est de ce point de vue de concevoir des environnements adaptés à la psychologie humaine, en associant créativité et réalisme. Enfin, et on touche là à la méthode scientifique, il y a nécessité de valider des hypothèses. Ceci implique des phases d’expérimentation qui sont un préalable à tout passage à l’échelle.

Mariam Chammat : Vous avez là notre triptyque d’intervention avec  un diagnostic associant revues de littérature scientifique et études ad hoc ; un temps de prototypage de solutions, qui peut aller de la conception d’un objet à une évolution réglementaire ; et une phase d’évaluation, avec dans l’idéal des essais randomisés contrôlés permettant d’objectiver des résultats.

Quels projets avez-vous accompagnés?

Mariam Chammat : Notre équipe a beaucoup été sollicitée sur les questions environnementales : transition écologique, réparabilité ou pollution de l’air intérieur par exemple. Nous sommes également intervenus sur des sujets de santé publique : lutte contre l’antibiorésistance, sommeil des enfants, vaccination antigrippale, promotion de l’activité physique… Le champ social est également très présent avec la question de l’insertion professionnelle des jeunes en difficulté, de la lutte contre les stéréotypes à l’embauche de personnes handicapées ou encore la détection des violences conjugales. On touche par ailleurs aux questions de logement, ce qui va des problématiques de vacance locative à la prévention des expulsions. Enfin, nos activités traitent également de multiples enjeux numériques, qu’il s’agisse de qualité des démarches en ligne ou d’amélioration des usages, par exemple en sensibilisant les consommateurs aux risques de surexposition aux écrans ou à la fraude en ligne.

Stéphan Giraud : Et les travaux continuent ! Nous travaillons actuellement sur deux projets environnementaux très exigeants : l’adoption de l’écolabel pêche durable et le respect de la réglementation sur l’éclairage nocturne.

Quelles sont les perspectives pour l’approche comportementale?

Stéphan Giraud : Au-delà des différents projets que nous accompagnons, nous travaillons avec les administrations pour diffuser au maximum l’approche comportementale, en formant notamment des agents et en consolidant nos relations avec le monde de la recherche.

Mariam Chammat : Veiller à la dimension éthique de ces approches représente pour nous un enjeu fort. Les sciences comportementales sont différemment perçues. Il faut être vigilant et rester dans une démarche conciliant rigueur scientifique et service de l’intérêt général.

"Les sciences comportementales au service de la transformation publique"

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Mobilisez les sciences comportementales pour votre projet !

Vous souhaitez mobiliser les sciences comportementales pour votre projet ? Bénéficiez d’un financement du FTAP ! Le programme de diffusion des sciences comportementales appliquées aux politiques publiques bénéficie du soutien du Fonds pour la transformation de l'action publique (FTAP). Ainsi, une quinzaine de partenariats avec des administrations d’Etat, des opérateurs ou des acteurs territoriaux portant des projets à haut potentiel de réplication seront financés en 2022.

Intéressé ? Contactez l’équipe « sciences comportementales » de la DITP

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