Mieux comprendre le co-développement

Le co-développement part du postulat qu’en se concentrant sur l’entraide entre pairs, à partir de situations concrètes et qu’en croisant des regards, sans jugement, une alliance se crée et des solutions émergent du collectif intelligent. Convaincue de l’impact de cette forme d’intelligence collective, la direction interministérielle de la transformation publique (DITP) forme ses experts au rôle stratégique de facilitateur. Christine Gruber Colin, directrice de projets coaching et co-développement à la DITP, nous guide sur le sujet.

Qu’est-ce que le co-développement ?

Le co-développement est une méthode d’accompagnement et d’apprentissage collectif regroupant 6 à 8 personnes et un facilitateur. Cette méthode de partage et de coopération a vocation à clarifier des situations professionnelles et à faire émerger des solutions dans un cadre de confidentialité, d’écoute et de parité.

Le co-développement, une méthode simple pour améliorer sa pratique professionnelle

La méthode est simple : former à partir de situations réelles et vécues plutôt que de cas rédigés. Miser sur le groupe et sur les interactions plutôt que de s’en tenir à l’unique mise à jour de ses connaissances par la formation.

Du co-developpement à la facilitation

Mise en place il y a 15 ans, cette méthode s’impose peu à peu en France avec le coaching et la facilitation. Le principe ? Un groupe d’une dizaine de pairs parmi lesquelles un facilitateur, un demandeur et des consultants. Le facilitateur anime la séance, le demandeur expose la situation à laquelle il est confronté, les consultants s’efforcent de lui fournir des éléments de réponse. Chaque participant est contributeur volontaire, en qualité de demandeur ou de consultant. Se crée ainsi un réseau d’entraide et de convivialité : en aidant le demandeur, chaque participant ressort grandi.

Le maître mot est l’échange

Parce que chacun doit pouvoir s’exprimer librement, il est primordial que les personnes constituant le groupe de co-développement ne soient pas en relation hiérarchique ou fonctionnelle. L’espace doit rester neutre et ouvert. Il n’est pas question de lancer un débat au bout duquel une seule « bonne solution » émerge, mais de proposer des ressources et des pistes issues de l’interaction. Seules la curiosité, l’ouverture et l’envie d’aider relient les participants entre eux.

Comment se déroule une séance de co-développement ?

Le facilitateur veille à former un groupe de co-développement pérenne et harmonieux en mettant en place des moyens de confidentialité, de collaboration et de solidarité. Il mène également la séance. Celle-ci se déroule en 6 étapes et dure entre 1h30 et 3 heures en fonction du nombre de situations exposées.

1. Collecte des situations apportées par les participants et choix d’une première situation à consulter en fonction de l’urgence et/ou de la priorité énoncée.
2. Exposé de la situation par le demandeur.
3. Phase de questionnement : on prospecte par questionnements exploratoires. En se confrontant aux « questions puissantes » de ses consultants, le demandeur est invité à préciser ses besoins mais aussi à élargir son champ de réflexion.
4. Précision du sujet : le demandeur est invité à reformuler et à préciser sa demande. Il pose alors un contrat avec ses consultants en leur indiquant les aspects sur lesquels il aurait besoin d’être aidé.
5. Phase de consultation : chaque consultant apporte une aide concrète au demandeur en fournissant conseils, préconisations, recommandations, témoignages, nouveaux questionnements… Le demandeur prend des notes tandis que les consultants échangent entre eux.
6. Phase d’intégration dans le plan d’action du demandeur : le demandeur fait le tri parmi les préconisations et mises en garde des consultants. Il expose en quelques actions ce qu’il fera le lendemain.
7. Phase d’apprentissage : chacun expose les ressources qu’il a récupérées lors de la séance. On fixe la date de la prochaine séance.

Le co-développement, un projet transversal et humain, porté par la DITP