Transformation numérique des métiers publics : 10 nouveaux métiers passés à la loupe

Publié le 12 juin 2019 par Service « Conseil interne »

Le numérique apparaît comme l’un des plus grands changements de ce début du XXIe siècle, perçu de manière ambivalente avec fascination et crainte. Le monde du travail, en particulier, fait l’objet de profondes réflexions. Toutefois, quelle que soit la vision de l’évolution du monde du travail dans les prochaines années, une constante demeure : la métamorphose des métiers tels qu’on les connaît aujourd’hui.

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Etude "Transformation numérique : dessinons les métiers publics de demain"

PDF (2 983.7 Ko) - Dernière mise à jour le 18 juin 2021

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Publiée par la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP) en novembre 2018, l'étude "Transformation numérique : dessinons les métiers publics de demain !" a cherché à analyser, pour seize grandes familles de métiers des sphères étatique et hospitalière, les potentiels offerts par le numérique et les perspectives d’évolution du métier que leur utilisation pourrait dessiner.

Le tome 2 de cette étude, publié en juin 2019, propose d'analyser de nouvelles familles de métiers : le chercheur, le médecin, l’aide-soignant, l’agent de bio nettoyage, le militaire et le personnel d’encadrement. Les fonctions supports telles que le chargé de RH, le chargé d’achat, le chargé de SI, ainsi que le chargé de finance et de comptabilité ont également été étudiées et viennent enrichir les travaux conduits par la DITP depuis plusieurs au service de la réflexion collective sur le sujet.

L’étude publiée en novembre 2018 proposait d’analyser 16 familles de métiers publics appartenant auxsphères étatiques et hospitalières, par une mise en correspondance des tâches effectuées dans chaque métier avec des leviers numériques susceptibles de les transformer. Il s’agissait alors de dessiner une vision du métier qui, sans prétendre être la seule possible, offrait une perspective plausible de ce vers quoi pourrait tendre concrètement le métier considéré et de retranscrire les pratiques et les conditions de succès, tout en en circonscrivant les risques.

 

Parmi ces seize familles de métiers, cinq avaient fait l’objet d’une approche approfondie dans la première étude : l’infirmière, l’enseignant, le chargé d’accueil et d’orientation, les forces de sécurité et enfin, le greffier, pris comme exemple de métier administratif. En effet, ces métiers avaient été identifiés comme présentant les potentiels de transformation les plus profonds.

Un tome 2 pour poursuivre l'analyse de nouvelles familles de métiers impactés par le numérique

Proposer une analyse spécifique à une famille de plusieurs métiers offre la possibilité aux agents concernés de mieux s’identifier et d’avoir une vision plus concrète de la transformation de leurs activités dans les prochaines années. Elle permet aussi d’être un point de départ et d’anticiper du point de vue des ressources humaines l’évolution des besoins et des compétences et d’orienter les formations des agents. Elle permet enfin à tous de prendre conscience des leviers numériques qui s’offrent, laissant une place à l’innovation et au déploiement de structures, technologies et techniques favorisant l’efficacité et les conditions de travail. C’est pourquoi, il est apparu nécessaire de poursuivre la première étude en développant les autres grandes familles de métier initialement identifiées.

Ce second tome propose donc une analyse des métiers du milieu universitaire - le chercheur - et du milieu médical - le médecin, l’aide-soignant et l’agent de bio nettoyage, n’ayant pas été abordés dans le premier tome. Le militaire et le personnel d’encadrement font également l’objet d’un développement. Enfin, les fonctions supports telles que le chargé de RH, le chargé d’achat, le chargé de SI, ainsi que le chargé de finance et de comptabilité font l'objet d'un développement spécifique.

L'accompagnement de la DITP : une illustration avec les travaux engagés par l'AP-HP sur la transformation numérique et le métier d'infirmière

Le métier d’infirmier / infirmière, qui compte 406.000 ETP dans la fonction publique hospitalière, présente une diversité importante (diversité des spécialités médicales). Il a surtout été identifié, dans l’étude sur la transformation numérique des métiers publiée par la DITP mi-novembre 2018, comme étant l’une des 16 grandes familles de métiers publics fortement impactée par l’arrivée du numérique. Ainsi, les outils numériques vont modifier la mission de l'infirmier / l’infirmière, plus impliqué(e) dans le parcours de soin, avec un rôle de coordinateur et de contrôle vis-à-vis du patient lui permettant d’être encore plus au contact de ce dernier.

Si l’AP-HP a mis en place un certain nombre d’outils numériques - le chariot connecté est déjà une réalité, tout comme le dossier du patient unique informatisé (ORBIS) déployé depuis 2016 - celle-ci a souhaité sortir d’une démarche  prescriptive pour initier un travail de co-construction avec ses personnels de ce que serait le métier d’infirmier / infirmière de demain.

La DITP a accompagné cette démarche en proposant et en animant 4 ateliers participatifs de co-construction pour dégager une trajectoire renouvelée de la transformation numérique et d’en quantifier les impacts pour en préciser les voies d’accompagnement nécessaires : besoins d’appropriation et/ou de formation, impact sur les compétences, GPEC, etc.

Les 4 ateliers menés ont ainsi permis de dégager de grandes tendances d’évolution (le virage de la high tech, le développement de l’hôpital « hors les murs », la place de l’ambulatoire dans le parcours de soin, l’amélioration de l’expérience patient, le développement de la prévention pour réduire le curatif) et un certain nombre d’impacts : des compétences technologiques, plus que techniques, à acquérir et maîtriser, une plus grande spécialisation du métier, la concentration et recentralisation sur le cœur du métier, le soin aux patients, le développement du rôle de coordinateur / trice de l’infirmier / ère au centre du parcours de soin.

L’accompagnement de la DITP a notamment produit un plan listant les différentes actions à réaliser avec la proposition d’un calendrier afin d’alimenter le plan stratégique quadriannuel de l’AP-HP prévu à l’automne 2019.