Promouvoir les alternatives à la maison individuelle

Rapport Publié le 13 mars 2025 · Mise à jour le 18 mars 2025

  • Sciences Comportementales

Le pôle sciences comportementales de la DITP propose une note d’idées rassemblant les éclairages scientifiques et les pistes d’interventions opérationnelles pour mieux appréhender cet enjeu.

Rapport papier avec en titre sur la couverture "Encourager l'adoption d'alternatives à la maison individuelle. L'éclairage des sciences comportementales"

L’objectif « Zéro artificialisation nette des sols » en 2050 inscrit dans la loi Climat et Résilience (2021) invite à repenser le modèle de la maison individuelle. Celle-ci reste aujourd’hui majoritaire dans le parc immobilier Français (56% en 2023, Insee) et constitue le mode d’habitat idéal pour 80% des Français (Ifop, 2022).

Les freins à l’adoption d’alternatives à la maison individuelle

Dans la note d'idées proposée par le pôle sciences comportementales de la DITP, des freins sont identifiés du côté de la demande (les habitants) et de l’offre (les élus et acteurs économiques de l’aménagement urbain).

La demande

  • La maison individuelle, un idéal ancré : le jardin, le calme, la surface, la possibilité de personnaliser son logement et le prestige symbolique sont les attraits principaux de la maison individuelle ;
  • Des coûts qui restent cachés : dépenses, entretien, dépendance à la voiture et isolement social sont souvent ignorés et justifiés, a posteriori, par les habitants pour éviter les effets de cette dissonance cognitive ;
  • Une perception négative de la densité : associée au bâti, mais également à une crainte des nuisances sociales (bruits, conflits, sécurité) et d’une dégradation perçue de la qualité de vie ;
  • Un manque de visibilité des alternatives : manque de représentation des alternatives et persistance d’un imaginaire binaire de l’habitat (maison/immeuble traditionnel).  

L’offre

  • Une perception biaisée des attentes et besoins des habitants :
  1. Les élus locaux projettent une demande qu’ils connaissent parfois mal (manque de donnée sur les besoins du territoire et l’évolution des parcours résidentiels, biais sur les préférences des populations qu’ils souhaitent accueillir) ;
  2. Les acteurs économiques anticipent et entretiennent une demande pour la maison individuelle.
  • Les élus ont aussi des a priori sur la densité (bâti et type de public) et sous-estiment les coûts de la maison individuelle (dépenses pour la commune (voirie, réseaux, enjeux écologiques).
  • Des projets d'habitat collectif perçus comme plus risqués :
  1. Les acteurs économiques anticipent des constructions plus complexes et à risque ;
  2. Les élus craignent aussi de s’engager sur des projets complexes et politiques.

Trois axes d’intervention prometteurs

Accroître l’attractivité et la visibilité des alternatives

Cet axe d’intervention vise à créer et diffuser davantage de représentations des alternatives existantes et de rendre le message de leur adoption le plus simple et attractif possible. Plusieurs leviers (simplifier le contenu, personnaliser les messages, recourir à l’effet messager) y sont mobilisés afin de renforcer la visibilité et l’attractivité des alternatives à la maison individuelle.

Objectiver la demande

La donnée disponible oriente vers la conclusion que la maison individuelle est l’unique mode d’habitat souhaité par les Français. Cet axe vient proposer des pistes de solutions pour rendre plus visibles les préférences potentielles des Français pour d’autres formes d'habitat.

Accompagner le développement de l’offre 

Ces interventions visent à réduire les frictions et obstacles au montage de ce type de projet, pour les élus et les acteurs économiques de l’aménagement urbain notamment.

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