Promouvoir la réparation des vêtements et  l’achat de seconde main

Rapport Publié le 26 mars 2025 · Mise à jour le 26 mars 2025

  • Sciences Comportementales

Le pôle sciences comportementales propose un nouvel éclairage sur l’un des grands enjeux de la transition écologique : le cycle de consommation du textile.

Rapport papier avec en titre sur la couverture "Encourager la réparation des vêtements et l'achat de vêtements de seconde main. L'éclairage des sciences comportementales"

L’industrie textile est l’un des secteurs les plus polluants au monde, générant environ 4 milliards de tonnes de CO₂ chaque année.

40%

C'est le taux d'augmentation, en deux décennies, de la consommation de vêtements en France, tandis que leur durée d’utilisation a été divisée par deux.

Face à ce constat, deux pratiques émergent comme des leviers efficaces pour réduire l’impact environnemental de la mode : la réparation des vêtements et l’achat de seconde main.

Dans cette nouvelle note d’idées, le pôle sciences comportementales de la DITP identifie les freins individuels à l’achat de vêtements d’occasion ou à la réparation de leurs vêtements, ainsi que les leviers à actionner pour encourager ces nouvelles pratiques écologiques.

Réparer plutôt que remplacer : changer les mentalités

Malgré un regain d’intérêt pour des modes de consommation plus durables, la réparation reste encore peu pratiquée. Trois obstacles majeurs freinent cette habitude :

  • Une norme sociale tournée vers le remplacement : réparer est souvent perçu comme une option de dernier recours ;
  • Un coût jugé trop élevé : la réparation professionnelle est vue comme onéreuse, bien que souvent compétitive par rapport au remplacement ;
  • Un manque de solutions pratiques : beaucoup de consommateurs ne savent pas réparer leurs vêtements et méconnaissent les solutions existantes.

Pour lever ces freins, il est envisageable de développer une offre de réparation professionnelle de qualité et de proximité en rendant visible et accessible un réseau de réparateurs labellisés, afin d’encourager cette pratique. Il est également essentiel de créer un imaginaire positif autour de la réparation en l’intégrant dans l’univers de la mode et en valorisant son aspect créatif et écologique, ce qui contribuerait à la normaliser.

Favoriser l’achat de seconde main : une alternative au marché du neuf

L’achat de vêtements d’occasion progresse grâce à l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché du textile, mais il reste confronté à plusieurs réticences :

  • Des inquiétudes sur l’hygiène et la qualité : certains consommateurs perçoivent encore la seconde main comme peu fiable ;
  • Un manque de praticité : trouver des vêtements d’occasion demande souvent plus d’efforts que d’acheter du neuf ;
  • Des protections insuffisantes pour le consommateur : l’absence de garanties et de facilités de retour peut freiner certains acheteurs.

Pour démocratiser cette alternative, il est nécessaire de corriger les perceptions négatives en apportant des garanties sur l’hygiène et la qualité des vêtements d’occasion. Il convient également de faciliter et valoriser l’achat de seconde main en l’intégrant aux circuits de consommation classiques, tels que les magasins, les plateformes en ligne et les événements dédiés. Enfin, harmoniser les règles et pratiques entre le neuf et l’occasion permettrait d’offrir aux consommateurs les mêmes garanties, notamment en matière de possibilités de retour, de transparence sur l’authenticité des pièces et d’options de livraison pratiques.

Vers un changement de modèle

Encourager la réparation et l’achat de seconde main représente un levier puissant pour transformer le rapport à la consommation textile. En corrigeant les perceptions, en simplifiant l’accès à ces pratiques et en valorisant leurs atouts, les sciences comportementales proposent d’ouvrir la voie vers de nouvelles pratiques plus durables.

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