L'approche comportementale au service de la réduction de la consommation d'antibiotiques

Publié le 9 avril 2021 · Mise à jour le 2 décembre 2024

  • Sciences Comportementales

En mai 2018, la DITP lançait un appel à manifestation d’intérêt dédié à l’application des sciences comportementales aux politiques publiques. Parmi les lauréats, la direction générale de la santé s'est lancé le défi de réduire la consommation d'antibiotiques en explorant des approches autres que la contrainte avec l'apport des sciences comportementales. C'est l'objet de cet épisode de la série "Les éclaireurs de la transfo #14".

La prise excessive d'antibiotiques fait, en effet, partie des sujets pour lesquels les citoyens ont du mal à passer de l'intention (limiter sa surconsommation) à l'action effective (faire un usage à bon escient des antibiotiques).

Professeur en médecine, Céline Pulcini est en charge du pilotage opérationnel de la stratégie de lutte contre l’antibiorésistance en France. Dans le cadre de notre web-série, la Pr Pulcini évoque les pistes prometteuses que pourraient apporter l'approche comportementale pour faciliter le passage à l'acte de préférence à la contrainte ou à la sanction.

Le projet

Chaque année, environ 5500 personnes meurent, en France, de pathologies liées à l’antibiorésistance, soit 1,5 fois plus que la mortalité liée aux accidents de la route. La surconsommation d’antibiotiques entraine une résistance croissante des bactéries aux traitements suivis, ce qui, sur le long terme, signifie une vulnérabilité de nos organismes même face à des maladies mineures.

L’objectif de rationalisation et de réduction du recours aux antibiotiques est un sujet majeur de santé publique, pour lequel l’approche comportementale semble pouvoir jouer un rôle.

Les sciences comportementales permettent, en effet, aux acteurs publics, y compris de la santé, d'être plus ingénieux et plus ouverts, et surtout de proposer des solutions adaptées aux comportements réels des citoyens. L'approche comportementale peut donc trouver sa place parmi les solutions proposées pour relever certains défis de santé publique.

Pour certains sujets, comme la prescription ou la prise d'antibiotiques à bon escient, l’écart entre intention et action est tel que les campagnes d’information et les incitations ne suffisent pas. Le projet de la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) est donc de comprendre au plus près les pratiques des citoyens pour identifier les freins et gagner en efficacité.

Tout l’intérêt de l’approche comportementale dans le cadre du projet sera d'éclairer sur l'écart entre intention et action puis d'identifier la manière de le combler sans passer nécessairement par une nouvelle norme ou par la sanction.

Ce projet est piloté par la professeure Céline Pulcini dont l'une des mission est de veiller à la mise en œuvre effective des mesures adoptées dans la feuille de route sur la lutte contre l’antibiorésistance.

L’objectif à atteindre : une réduction de 25% de la consommation d’antibiotique d’ici 2024.

L'éclaireur

Pr Céline Pulcini, Cheffe du Projet national Antibiorésistance - Ministère des Solidarités et de la Santé

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