Innover au service de la transition écologique

Publié le 5 mai 2022 · Mise à jour le 29 novembre 2024

  • Innovation publique

Chaque mardi matin, pendant toute la durée du Mois de l'Innovation, la DITP organise les « Mardis de l’Innovation », des rencontres en ligne pour décrypter les grands enjeux de l'innovation publique avec des penseurs, experts, intellectuels, et des professionnels qui agissent sur le terrain.

Retour sur l’épisode 3 : « Innover au service de la transition écologique ».

Dans une tribune publiée dans le Monde au mois de septembre, trois membres du collectif de hauts-fonctionnaires Lierre s’inquiétaient du manque de mobilisation de l’administration sur les sujets de transition écologique « L’écologie ne fait toujours pas partie du logiciel de la haute administration ».

Comment mobiliser les agents publics au service de la transition écologique grâce à l’innovation ? De nombreux projets cherchent à conjuguer transformation publique et transition écologique, comme le dispositif interministériel « Services publics éco-responsables » qui mobilise l’ensemble des administrations avec l’ambition de fédérer une large communauté.

Quel rôle peut jouer l’innovation pour faire évoluer nos pratiques ? Comment agir à l’échelle de son organisation ? La crise sanitaire peut-elle être un catalyseur en transformant les pratiques des citoyens et des agents publics ?

Des questions auxquels nos invités ont tenté de répondre.

Pour Dominique Bourg, Philosophe et co-auteur de « Retour sur terre – 35 propositions », il est indispensable de rétablir un pilotage global de la transition écologique :

« Pour les biens courants, nous proposons d’instaurer un quota d’unités de charge écologique égalitaire (…) Cela serait une façon de réorienter l’offre et de donner aux citoyens les moyens d’être des consomm-acteurs. »

Dominique Bourg, philosophe

« Le rôle de l’Etat est de vérifier que les objectifs écologiques, quantitatifs et qualitatifs, sont respectés à l’échelle globale (…) Gouverner par le bien-être, gouverner par la santé, gouverner en fonction d’objectifs fixés internationalement, c’est le rôle irremplaçable de l’État. »

Sébastien Soriano - Président de l'ARCEP et auteur de "Un avenir pour le Service public, Un nouvel État face à la vague écologique, numérique, démocratique" a évoqué la nécessaire évolution de la doctrine de l’action publique :

« Il est nécessaire et possible de changer de modèle d’action publique. Ce nouveau modèle doit mettre fin au divorce entre l’État et la société (…) Il faut un État en réseau, partenarial, qui sache s’appuyer sur les citoyens et sur un tissu d’acteurs extrêmement large. »

« L’État doit accompagner des écosystèmes et les faire monter en résilience. »

Gwenaël Roudaut des Services Publics éco-responsables du Commissariat général au Développement durable a présenté les objectifs du dispositif « Services publics éco-responsables » et les enjeux de diffusion des questions de transition écologique au sein de l’administration :

« Le dispositif Services Publics éco-responsables a pour ambition de permettre d’accélérer la transition écologique des services publics (…) Il s’agit de donner aux agents la capacité de porter des projets qui intègrent les enjeux de transition écologique. »

« Tant que l’on prendra les enjeux de durabilité comme le supplément d’âme que l’on superpose à une démarche, on n’arrivera jamais à basculer dans un autre paradigme. Les enjeux de transition écologique doivent constituer le prisme d’analyse de nos politiques publiques. »

Laurianne Vagharchakian, chercheuse en Sciences cognitives à la DITP est revenue sur l’importance de l’application des sciences comportementales aux politiques publiques déployées en matière d’écologie :

« Dans les questions de transition écologique, il y a souvent un écart très fort entre les intentions et les pratiques. Lorsque que l’on interroge les citoyens sur leur volonté d’acheter éco-responsable, 80% d’entre eux disent qu’ils sont y prêts. Dans la réalité, ils sont moins de 10% (…) Un exemple concret d’application des sciences comportementales est de pouvoir accompagner les usagers de ces intentions vers l’action, de donner les moyens d’agir. »

Laurianne Vagharchakian, chercheuse en Sciences cognitives (DITP)

« Les sciences comportementales répondent également au besoin d’évaluer davantage les politiques publiques avant qu’elles soient déployées à l’échelle. »

Mardi de l'innovation du 17/11/20 : "Innover au service de la transition écologique "

Retrouvez ci-dessous toutes les ressources évoquées à l’occasion de cet épisode 3 :

 

En savoir plus sur le Mois de l'innovation publique

Suivez-nous sur les réseaux sociaux et Abonnez-vous à notre lettre d’information