Encourager le covoiturage au quotidien

Rapport Publié le 9 avril 2025 · Mise à jour le 22 avril 2025

  • Sciences Comportementales

Le pôle sciences comportementales de la DITP propose une note d’idées sur l’une des solutions existantes pour répondre aux enjeux de la transition écologique : le covoiturage.

Le covoiturage représente une solution concrète pour accélérer la transition écologique. Pourtant, malgré son potentiel écologique et économique, il reste peu pratiqué au quotidien.

3 %

C’est le pourcentage de déplacements réalisés en covoiturage en France.

Afin de comprendre et de lever les freins à son adoption, le ministère de la Transition écologique s’est appuyé sur l’expertise des sciences comportementales de la DITP.

Un levier sous-exploité pour la transition écologique

Le Plan national « covoiturage du quotidien » ambitionne de tripler le nombre de trajets quotidiens en covoiturage d’ici 2027, pour atteindre 3 millions de trajets par jour. Cela permettrait d’éviter jusqu’à 4,5 millions de tonnes de CO₂ par an. Mais cette évolution suppose un véritable changement de comportement.

Selon une étude de l’ADEME (2022), le covoiturage est perçu par les Français comme l’un des gestes écologiques les plus difficiles à adopter. Cette perception repose sur un déséquilibre entre les coûts perçus et les bénéfices, jugés insuffisants ou abstraits.

La perception d’un déséquilibre comme frein à l’adoption

Bien que ses bénéfices environnementaux soient reconnus, le covoiturage reste peu pratiqué au quotidien. Ce paradoxe s’explique par un déséquilibre entre les coûts perçus et les bénéfices attendus. Renoncer à sa voiture personnelle implique un coût psychologique important (perte de liberté, rupture d’habitudes, sentiment d’insécurité) ainsi que des contraintes organisationnelles liées à l’offre, aux horaires ou aux imprévus. En face, les gains, notamment économiques, sont peu visibles, et la motivation écologique, bien qu’existante, n’est pas jugée suffisante pour compenser les efforts perçus. Pour changer les habitudes, il est donc essentiel de rendre le covoiturage plus simple et plus attractif.

Intervenir pour changer les habitudes

Le pôle sciences comportementales identifie deux grandes approches pour lever ces freins :

  • Rendre les bénéfices plus visibles, en mettant en avant les économies réalisées, les incitations disponibles, ou les impacts environnementaux concrets, à l’échelle individuelle ;
  • Alléger les obstacles perçus, en développant des infrastructures adaptées, en facilitant les premières expériences, en s’appuyant sur les cercles de confiance, et en normalisant la pratique.

Pour soutenir ce changement, les sciences comportementales proposent différentes recommandation : mieux valoriser le gain financier individuel, encourager la pratique dans les communautés locales, rendre le covoiturage plus visible et accessible, et inciter à une première expérimentation. Ces priorités doivent faire l’objet de tests et d’évaluations pour ajuster les politiques publiques de manière plus efficace, humaine et durable.

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