Encourager la réduction de la consommation d’eau des ménages
Rapport Publié le 7 mai 2025 · Mise à jour le 7 mai 2025
La sobriété hydrique, et notamment celle des particuliers, compte parmi les grands enjeux de la transition écologique. Le pôle sciences comportementales de la DITP partage éléments d’analyse et pistes d’action autour de cette problématique.

Face à la multiplication des sécheresses et aux tensions croissantes sur la ressource en eau, la sobriété hydrique s’impose comme un enjeu majeur de la transition écologique. Malgré des efforts de sensibilisation croissants, la consommation domestique d’eau reste globalement stable depuis plusieurs décennies. Comment expliquer ce paradoxe ? Les sciences comportementales permettent d’éclairer les mécanismes qui freinent le passage à l’action.
Une volonté freinée par des obstacles invisibles
De nombreux citoyens affirment vouloir consommer moins d’eau. Cette volonté est bien réelle, mais elle se heurte à plusieurs types de freins comportementaux.
Des habitudes ancrées face à une urgence peu perceptible
Les gestes économes (diminuer le temps de douche, réutiliser l’eau, etc.) impliquent souvent de remettre en question des habitudes solidement installées. Le changement paraît contraignant, surtout lorsqu’il est perçu comme une perte de qualité de vie ou un effort disproportionné par rapport à l’impact individuel.
L’un des freins majeurs réside dans la distance psychologique vis-à-vis de la ressource. Lorsque les sécheresses touchent des territoires éloignés ou que les restrictions ne sont pas ressenties directement, la pénurie reste abstraite. Cette perception est renforcée par le prix relativement stable de l’eau, qui ne reflète pas sa rareté croissante. Résultat : la consommation excessive d’eau ne semble ni urgente, ni problématique.
Un manque de visibilité sur sa propre consommation
Beaucoup de ménages ignorent combien d’eau ils consomment réellement, ou s’imaginent déjà faire le nécessaire. Cette perception empêche souvent d’envisager de nouveaux gestes. Sans retour clair et personnalisé sur leur consommation, les individus se sentent peu concernés ou impuissants.
Une méconnaissance des bons gestes
Les gestes efficaces pour économiser l’eau ne sont pas toujours bien connus. Il existe une confusion entre actions symboliques et gestes réellement impactants, ce qui peut détourner les efforts vers des pratiques peu efficaces ou difficilement applicables.
L’étude des comportements pour atteindre la sobriété
Réduire les prélèvements d’eau de 10 % d’ici à 2030, comme le prévoit le Plan Eau, suppose de comprendre finement les freins psychologiques, sociaux et cognitifs qui empêchent l’adoption de comportements plus sobres.
En mettant en lumière les obstacles invisibles au changement, les sciences comportementales proposent des leviers d’action enrichis pour concevoir des politiques de sobriété plus efficaces, plus acceptables et mieux adaptées à la réalité quotidienne des citoyens.
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