Dans le Pas-de-Calais, une nouvelle forme d'action publique fondée sur la co-construction voit le jour face aux défis environnementaux qui s'imposent au territoire. Passer de la gestion de crise à la construction d’un avenir résilient, en associant l’ensemble des acteurs du territoire à l’élaboration d’un plan d’action concret, c'est l'objectif de cette démarche de concertation.

Après l'urgence, penser l'avenir : la nécessité d'un plan de résilience

Le département du Pas-de-Calais a connu à l'hiver 2023-2024 des inondations d'une intensité exceptionnelle. Après une première phase concentrée sur l’aide aux sinistrés et les travaux d’urgence, il est apparu essentiel d'ouvrir un nouveau chapitre pour repenser la manière de vivre et de travailler sur ces territoires.

Répondant à une lettre de mission du Premier ministre Gabriel Attal du 9 janvier 2024, et s'inspirant des retours d'expérience post-tempête Alex dans les Alpes-Maritimes, cette initiative vise à élaborer une véritable feuille de route pour la résilience.

Une démarche collaborative inédite pour une action publique plus proche

La spécificité de cette approche réside dans sa dimension profondément collaborative, au travers d'une concertation large mobilisant l'ensemble des acteurs (maires, habitants, agriculteurs, entreprises), afin de mieux appréhender l’impact local du changement climatique ainsi que les contraintes du territoire tout en restant au plus près des besoins de ses habitants.

Concrètement, la concertation a pris la forme de plusieurs ateliers d'une cinquantaine de participants chacun, pour conforter les réflexions et synergies sur cette thématique : 3 ateliers avec les maires ont eu lieu du 7 mars au 25 avril 2025, 4 ateliers se sont tenus avec les habitants du 28 avril au 27 mai 2025, et les acteurs économiques du territoire ont été réunis les 19 et 22 mai 2025. Afin de tirer les premiers enseignements de cette concertation, un dernier atelier conclusif aura lieu le 7 juillet 2025 avec l'ensemble de ces acteurs.

La co-rédaction des feuilles de route  « résilience » sera directement basée sur la synthèse de cette première étape. Elles détailleront les ambitions pour un territoire résilient et indiqueront quelles seront les priorités d’aménagement, d’agriculture, d’habitat, de développement et d’attractivité économiques.

L'accompagnement sur mesure de la DITP

Pour mener à bien cette ambition, la DITP a apporté un soutien multiforme :

• Expertise en concertation : mise à disposition d'une experte de haut niveau ayant piloté la concertation post-tempête Alex, pour capitaliser sur une expérience réussie.
• Ingénierie de facilitation : mobilisation de facilitateurs et des laboratoires d'innovation territoriale des Hauts-de-France, le SIILAB et la Lab'Brasserie, pour concevoir et animer les ateliers participatifs.
• Soutien financier : mobilisation de l'enveloppe de la DITP dédiée à l'innovation territoriale pour financer le projet.

Plus qu'une simple méthode, cette approche promeut une nouvelle manière de construire l'action publique. En intégrant la parole de l'ensemble de ses destinataires, elle devient non seulement plus proche et plus efficace, mais elle contribue également à réaffirmer le lien de confiance essentiel entre les citoyens et les institutions.

Et maintenant ? Des attentes fortes pour des solutions concrètes

L’ambition est de traduire cette intelligence collective en plans d'action structurés, visant à renforcer l'attractivité et le développement du département et définissant les grands axes d’une stratégie partagée.

Dès le 2e semestre 2025, cette ambition prendra une forme très concrète avec la mise en place de groupes de travail réunissant collectivités, services de l’État et opérateurs. Leurs missions s’articuleront autour de trois livrables clés :

• L’élaboration de scénarios prospectifs en matière d’aménagement du territoire pour anticiper les futurs possibles ;
• La construction d'une feuille de route résilience articulée avec la conférence des paries (COP) régionale et le plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC) présentant une vision collective, une stratégie d’adaptation au changement climatique et une liste de projets concrets dans les domaines de l’agriculture, de l’habitat, de la construction et de l’activité économique ;
• La déclinaison de cette stratégie dans les différents documents de planification et de prévention des risques, pour en assurer la traduction réglementaire.

En s'inscrivant comme territoire d'expérimentation du plan national d'adaptation au changement climatique, le Pas-de-Calais ouvre la voie à une nouvelle forme d'action publique, plus agile, plus inclusive et résolument tournée vers l'avenir.