Mésinformation : un nouvel enjeu de sensibilisation publique ?

Publié le 18 janvier 2022 par Mission « Innovation publique »

Retour sur l’épisode 8 des "Mardis de l'Innovation", organisé par la DITP le 11 janvier 2022 dernier, avec les regards croisés de Sacha Altay, chercheur post-doctorant à l’université d’Oxford et de Mariam Chammat, cheffe de projets Sciences comportementales, DITP.

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Qu’est-ce que les fake news et pour quelles raisons prolifèrent-elles ? Comment sensibiliser les citoyens sur les enjeux liés à l’infox et plus largement comment encourager l’éducation aux médias et à l’information à travers des politiques publiques innovantes ? Quelles stratégies adopter face à la présence de fake news sur les plateformes et réseaux sociaux ?

Sacha Altay post-doctorant au sein d’un institut de recherche sur le journalisme, définit les fake news comme étant « une information fausse qui se donne l’apparence d’un article journalistique ou d’une information, information qui serait faussée de façon volontaire ». Ces informations volontairement faussées sont problématiques, car reprises par les médias traditionnels aux audiences plus larges, elles exposent les consommateurs à des informations erronées.

Si une personnalité politique importante parle d’une rumeur, les médias sont obligés de les traiter même si elle est fausse ou mauvaise. Il est d’autant plus compliqué de contredire une rumeur que le travail d’investigation prend plus de temps que de simplement créer la fausse rumeur

Sacha Altay, chercheur post-doctorant à l’université d’Oxford

Si Internet est un espace où il est possible de partager beaucoup de fausses informations, il permet également de les mettre en lumière et d’en réduire ainsi la portée. En France, la consommation de fake news s’avère être relativement faible. 40% des Français ne consomment en moyenne pas plus de 3 minutes d’informations par jour  ce qui réduit de façon considérable le pourcentage De possibilités d’être exposé à une fake new.

Quand on regarde en moyenne la proportion de fake news consommées sur le total d’informations disponibles, on compte aux Etats-Unis une proportion de 0,15% et une proportion en France de moins de 1%. Les consommateurs ne s’aventurent pas dans les journaux peu fiables et restent sur les grands canaux

Sacha Altay, chercheur post-doctorant à l’université d’Oxford

Mariam Chammat, docteur en neurosciences et cheffe de projets en sciences comportementales à la Direction Interministérielle de la Transformation Publique, apporte une expertise sur la Pandémie de COVID-19 et la manière dont la prolifération de fausses informations a pu avoir un impact sur les gestes barrières et la vaccination.

Elle souligne le fait que les fake news donnent l’impression d’avoir compris très facilement une information complexe ou alors de se sentir  privilégié d’avoir pu obtenir rapidement une information,  quel que soit la justesse et la qualité de cette dernière.

Aujourd’hui on n’est plus aussi sûrs que les fake news soient un si gros problème. En vérité, il n’y a qu’une minorité de la population qui en consomme. Cette minorité en partage beaucoup, il reste donc des questions en suspens sur la taille du problème très difficile à quantifier

Mariam Chammat, cheMariam Chammat, cheffe de projets Sciences comportementales, DITPffe de projets Sciences comportementales, DITP
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Les mardis de l'innovation

 

Les mardis de l'innovation

Chaque premier mardi du mois, la Direction interministérielle de la transformation publique propose des rencontres en ligne pour décrypter les grands enjeux de l'innovation publique avec des penseurs, experts, intellectuels, et des professionnels qui agissent sur le terrain.

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