Sciences comportementales : aider les administrations à tester des solutions nouvelles

Publié le 05 juin 2020

En mai 2018, la direction interministérielle de la transformation publique (DITP) lançait un appel à manifestation d’intérêt dans le domaine des sciences comportementales.
Pour la DITP, l’objectif de départ était double : aider concrètement les administrations partenaires à identifier des pistes de solutions nouvelles et les tester in situ, mais aussi leur permettre de s’approprier directement les connaissances et méthodes qui caractérisent l’approche comportementale. Au total, 12 projets ont bénéficié de cet accompagnement portant notamment sur la transition écologique, la santé ou encore l’insertion des jeunes.

Stéphan GIRAUD, Directeur du programme « Sciences comportementales » à la DITP nous explique comment s’est déroulé cette première phase de l'accompagnement, marquée par la période du confinement.

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Sciences comportementales : aider les administrations à tester des solutions nouvelles

18 mois après, où en est l'accompagnement de la DITP des douze projets sélectionnés ?

Stéphan GIRAUD : Nous sommes désormais dans des temporalités différentes selon les projets. Certains sont arrivés à terme - c’est le cas du projet de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale qui portait sur la dématérialisation du paiement de certaines cotisations sociales. D’autres sont en cours avec des résultats attendus fin 2020 ; quelques autres ont été stoppés par le confinement et aboutiront début 2021. Nous sommes volontairement dans un temps d’accompagnement long : l’évaluation d’impact sur des comportements ne peut se faire que dans la durée pour être valide.

Quelles sont les thématiques qui se dégagent des projets accompagnés ?

Stéphan GIRAUD : Avec le soutien d’experts reconnus dans le champ des sciences comportementales (le Behavioral Insights Team et l’Agence d’innovation comportementale), nous intervenons sur presque toutes les facettes de l’action publique. Nous travaillons ainsi sur la transition écologique avec 3 projets qui portent sur la labellisation des appareils électroniques selon leur réparabilité, la réduction de la pollution de l’air intérieur liée au chauffage au bois avec la DRIEE Île-de-France et le co-voiturage avec la DGITM. Dans le champ de l’emploi, nous sommes mobilisés pour identifier les barrières comportementales qui freinent les jeunes en insertion dans leur parcours d’accompagnement par les Missions Locales. Nous avons aussi entamé un projet avec Pôle emploi pour mieux comprendre les freins comportementaux qui ralentissent ou bloquent le parcours d’insertion des personnes en situation de handicap.

Ça bouge aussi du côté de la santé : nous travaillons avec le ministère de la Santé sur la question de l’usage des antibiotiques ainsi qu’avec l’Assurance Maladie sur le développement de son offre dématérialisée. De manière plus large, nous avons également des collaborations en cours avec le ministère des Sports pour promouvoir l’activité physique, mais aussi un engagement dans le champ de la petite enfance avec un projet sur le sommeil des élève de CP (avec l’Education Nationale) et un autre sur l’exposition des 4-7 ans aux écrans (avec la MILDECA).

Quel regard portez-vous sur cette coopération entre la DITP et ses partenaires dans cette nouvelle approche ?

Stéphan GIRAUD : Nous proposons une offre de service très largement clé en mains, mais son efficacité dépend pour beaucoup de son appropriation par nos interlocuteurs. Parce qu’il s’agit de projets de longue haleine, mais aussi parce que nos travaux peuvent mobiliser des services variés : il nous faut accéder à des terrains, à des données, en amont comme en aval, ce qui suppose souvent de mobiliser au-delà de nos contacts initiaux. La question de l’engagement de nos partenaires comptait parmi les critères de sélection des projets. Tout le monde a joué le jeu et la crise liée au Covid-19 aura même permis quelques accélérations !

Justement, comment s'est passée la période du confinement ?

Stéphan GIRAUD : Les projets engagés avec les administrations ont été pour l’essentiel maintenus. Certains ont été remaniés en profondeur. Ainsi, le projet du ministère des Sports, qui avait pour objectif initial de promouvoir l’activité physique et sportive auprès des agents publics, a été réorienté pour inciter le grand public à faire du sport à domicile. La plateforme https://bougezchezvous.fr/ a été créée en rebondissant par rapport au projet de départ.

Plus largement, l’équipe « sciences comportementales » de la DITP a été mobilisée sur plusieurs fronts, en particulier pour aider à mieux comprendre les enjeux liés au confinement, aux gestes barrières mais aussi pour mettre en place une communication claire.

Après le confinement, quelle est votre actualité pour les tous prochains mois ?

Stéphan GIRAUD : Nous devons apporter des réponses à des demandes croissantes des administrations. Ceci suppose de faire prendre conscience de l’intérêt d’appréhender la question comportementale le plus en amont possible plutôt que d’intervenir sur le tard afin de « corriger le tir ». Cette prise de conscience est nécessaire pour apporter à l’approche comportementale son plein potentiel dans la transformation de l’action publique. Notre accompagnement a encore de beaux jours devant lui !

En savoir plus sur les projets

Contact : sciencescomportementales.ditp@modernisation.gouv.fr

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