Pour le retour à l’emploi des allocataires du RSA

Publié le 21 septembre 2018

En appui aux travaux du délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, la DITP a proposé d’appliquer sa méthode Flash 360 à la problématique de l’accompagnement des allocataires du RSA pendant la phase de préparation des propositions destinées à alimenter la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. Ce nouveau format, qui place le citoyen au cœur de la transformation de l’action publique, alterne séquences en plénière et petits groupes pour identifier, à partir d’un diagnostic, des pistes de solution et les tester immédiatement avec toutes les parties prenantes.

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La "stratégie nationale de lutte contre la pauvreté", dévoilée le 13 septembre 2018 par le Président de la République, met l’accent sur le renforcement des dispositifs d'accompagnement au retour à l'emploi des personnes les plus fragiles. Parmi les personnes en rupture d’insertion sociale et professionnelle, les allocataires du revenu de solidarité active (RSA) font face à des freins multiples et leur parcours vers l’emploi reste complexe, trop long et peu efficace en termes de sortie positive.  

Face à ce constat, comment imaginer des solutions nouvelles au plus près des allocataires ? Comment lever les obstacles qui ralentissent les parcours individuels, tester rapidement des idées-clés avec les acteurs de terrain ? Retour d’expérience et résultats concrets de l'atelier "Flash 360" organisé sur l'accompagnement des allocataires du RSA en juin dernier avec Axel RAHOLA, Chef du service "Accélération des transformations" à la DITP.

La DITP a développé la méthode du "Flash 360" qui permet de tester en un temps très court la pertinence et la faisabilité d'un projet. En quoi cette méthode était-elle adaptée au dispositif d'accompagnement des allocataires du RSA ?
 

Axel RAHOLA : Cette méthode nous a permis de construire en un temps record, avec des bénéficiaires du RSA et des acteurs de terrain, des solutions nouvelles pour améliorer l’accompagnement vers l’emploi des bénéficiaires, dans le cadre de la préparation de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. Le Président de la République et le Gouvernement souhaitaient en effet que ce plan intègre un volet ambitieux sur ce thème. La DITP a été mandatée pour intervenir dans des délais très courts pour enrichir les travaux du délégué interministériel en élaborant des propositions très concrètes.

Comment la DITP a-t-elle adaptée le "Flash 360" à ces journées de travail et aux enjeux souvent complexes du dispositif RSA ?
 

Axel RAHOLA : L’atelier a été organisé fin juin sur deux jours au Lab Pôle Emploi. Il a regroupé une trentaine de participants, avec environ un tiers d’allocataires du RSA, un tiers de professionnels de terrain et un tiers de représentants des administrations et réseaux qui interviennent dans la prise en charge des bénéficiaires du RSA. Avec l’aide d’un graphiste, les participants ont d’abord travaillé à rendre plus lisible le parcours très complexe des allocataires du RSA et à identifier les principales difficultés rencontrées. A partir de là,  les participants ont imaginé des solutions innovantes permettant de répondre aux principales difficultés identifiées par les bénéficiaires : barrières numériques et linguistiques, découragement, délais dans le démarrage de l’accompagnement... Les solutions les plus prometteuses imaginées le premier jour ont ensuite été affinées le second jour dans une logique de "crash test". Notre but ? Retenir les plus pertinents et celles qui "passaient la rampe" de la mise en œuvre sur le terrain.

Quelles sont les propositions nouvelles qui sont sorties de cet atelier ? La méthode a-t-elle été bien vécue par les allocataires ?
 

Axel RAHOLA : L’atelier a démontré l’intérêt de ce type d’exercice pour capter dans un temps record les attentes des usagers et des professionnels de terrain et construire avec eux des solutions concrètes qui répondent à leurs besoins. Il ne se substitue pas aux méthodes plus classiques d’instruction administrative ou de recours aux inspections dans la conception des politiques publiques, mais il les complète utilement et réduit le risque de retenir des mesures en décalage avec les attentes de la population. Les deux journées ont été un vrai succès sur la dynamique de travail de groupes. Les participants ont très vite oublié leur statut (allocataires, acteurs de terrain, correspondants nationaux…) pour proposer des solutions très précises et innovantes. Sur le fond, l’atelier a permis de montrer qu’une des orientations fortes du plan pauvreté de faire du retour à l’emploi une priorité absolue, était ce que souhaitaient avant tout les bénéficiaires du RSA. Toutes les solutions imaginées au cours de nos deux journées de travail concourraient à cet objectif. Je pense par exemple à l’idée d’obliger les services publics à assurer un premier entretien de diagnostic et d’orientation pour tous les bénéficiaires du RSA dans un délai  très court après l’ouverture des droits, idée qui a été reprise dans le plan pauvreté.

En savoir plus :

 La méthode « Flash 360 » de la DITP
 La stratégie nationale de lutte contre la pauvreté

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