Jury citoyen : un weekend studieux

Publié le 02 février 2020

La DITP accompagne la délégation interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté dans sa concertation sur le revenu universel d’activité (RUA) : les 15 citoyens retenus pour participer à ce jury consacrent 4 jours à l’élaboration d’un avis sur une question donnée. Le jury a commencé ce weekend. On vous explique tout ici.

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Tout a démarré avec une question : "Quelles sont les conditions d’élaboration et de mise en œuvre du revenu universel d’activité que les citoyens considéreront comme justes et acceptables ?", à laquelle s’y est ajoutée une autre : "À quelles conditions le RUA pourrait être étendu aux jeunes de 18-24 ans ?". Ce sont donc sur ces deux questions que les 15 citoyens vont devoir rédiger un avis. Et pour y arriver, ce weekend ressemblait davantage à un marathon plutôt qu’à un club de vacances.

Un weekend dense

Car c’est un programme chargé que ces citoyens ont découvert : écouter des experts, comprendre les enjeux, poser des questions, réinterroger, s’interpeller, partager son expérience… Ce samedi 1er février, les intervenants se sont succédés devant des citoyens qui ont visiblement pris à bras le corps le sujet et qui n’ont pas hésité à interroger, reformuler, préciser… La journée est longue mais chacun a fait preuve d’une attention particulière. Signe qui ne trompe pas : les téléphones portables semblent avoir été oubliés. Les participants ont été bavards : il y avait tant à dire. Mais les règles du jeu, données dès le départ, ont été respectées : on hoche la tête pour acquiescer, on secoue pour signifier qu’on n’est pas d’accord, mais on s’écoute et c’était là l’essentiel. À la fin de la journée, un temps d’échange entre les participants est mis en place. Trois tables qui réfléchissent puis mettent en commun : un format qui sera conservé pendant les 4 jours. Puis c’est la délivrance, un court répit d'une nuit avant de reprendre. L’ensemble des participants, qu’ils viennent de région Parisienne ou d’Aquitaine, restent à l’hôtel le soir : "On vous met dans les meilleures conditions possibles, c’est une sorte de loft story de la participation", explique Judith Ferrando, de Missions Publiques, qui anime le jury.

Le dimanche redémarre sur les chapeaux de roues avec de nouveaux intervenants, de nouvelles informations à intégrer, de nouvelles questions à traiter. La deuxième partie de l’après-midi est de nouveau consacrée à la mise en commun : "Quelles sont les informations qui vous ont le plus marquées ? Quelles sont celles qui doivent être creusées ?".  Autour des tables les discussions sont vives : il faut être d’accord sur ce que l’on met sur le papier avant de le partager aux autres. De nouveaux, les avis sont interrogés. Cette fin de weekend est d’autant plus dense que les participants doivent aussi se mettre d’accord sur deux questions qui seront transmises aux partenaires institutionnels de la concertation sur le RUA, qu’ils auditionneront lors du deuxième week-end. Ils peuvent, également, demander à entendre de nouveaux participants. Et c’est ce qu’ils font, pour dénouer une question qui les taraude, demander des précisions...

Pas de consensus

Peut-on déjà apercevoir l’ombre d’un consensus à la fin de ce weekend ? Non, certainement pas. Les opinions s’expriment, les avis se confrontent. Mais c’est bien à une vision commune que les 15 citoyens devront parvenir le prochain weekend. Et c’est aussi tout l’intérêt de ce dispositif : faire émerger un consensus auprès de citoyen, qui, au départ, ont des parcours, des statuts, des attentes, tellement différents.

Qui compose le jury citoyen ?

  • 8 hommes
  • 6 femmes (1 a dû quitter le jury)
  • 2 mères isolées dont 1 avec un enfant en situation de handicap
  • 5 vivent avec moins de 1000 €/mois
    • dont 1 allocation adulte handicapé
  • 5 ont moins de 25 ans
    • dont 3 lycéens
  • Ils viennent de Bretagne, des Hauts-de-France, de la Région parisienne, y compris Paris, d'Auvergne-Rhône-Alpes ou encore d'Aquitaine

La sur représentation des – de 25 ans est volontaire compte tenu de la deuxième question :"À quelles conditions le RUA pourrait être étendu aux jeunes de 18-24 ans ?"

Comment les 15 citoyens ont-ils ete recrutes ?

  • Sur des critères :
    • d’inclusion (par exemple : n’ayant pas participé à d’autres dispositifs de participation citoyenne, encore moins sur le même sujet)
    • d’exclusion (professionnels du sujet, acteurs institutionnels, …).
  • Le recrutement garantit la diversité des profils. Pour tous les jurys ou ateliers citoyens DITP, les variables sociodémographiques suivantes sont retenues : sexe / âge / niveau de diplôme/situation familiale/catégorie de communes/départements.
  • Des quotas et critères de suivi spécifiques au regard de la question posée sont également définis. Il sagit de représenter
    • la diversité des situations (sur le cas du RUA : allocataires/non allocataires)
    • des opinions
    • des attitudes par rapport au sujet (se sent concerné / pas concerné ; a confiance, n’a pas confiance…)

Qui est present avec le jury citoyen ?

> Missions publiques, avec Judith Ferrando et Yacine Si Abdallah qui animent le débat

> Un garant : Laurence Monnoyer Smith, conseillère environnement et climat du Président / Centre national d’études spatiales

> La directrice de projet du Centre de la participation citoyenne (DITP) Céline Pelletier

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