Dernière ligne droite pour les 24 lauréats

Publié le 07 juin 2019

Jeudi 6 juin, les équipes des 24 défis ont travaillé dur au Liberté Living Lab’. Au programme de cette journée dense, des ateliers pour les aider à finaliser leur prototype et préparer leur candidature pour la phase d’expérimentation.

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Elles étaient toutes là, les équipes des Défis Cartes Blanches. La distance n’a découragé ni La Réunion, ni La Martinique qui pour l’occasion avaient fait le déplacement. C’est que l’enjeu en vaut la peine : des 24 lauréats, seuls 3 à 5 d’entre eux seront sélectionnés par le jury, en juillet prochain. Avec à la clef, une enveloppe pouvant atteindre 250 000 € pour mener leur expérimentation et évaluer leur impact. Autant dire que si l’ambiance était plutôt détendue, chacun s’est appliqué à noter les conseils donnés tout au long de la journée par l’équipe Innovation de la DITP (Direction intérministérielle de la Transformation publique) et accompagnée par une agence de design.

Une préparation aux petits oignons

Une journée pas comme les autres, donc, qui a eu le mérite de booster ceux qui pouvaient être un peu à la traine, d’interroger ceux qui pensaient avoir bien avancé, de rassurer ceux qui s’imaginaient déjà hors course… Un programme concocté pour amener en toute sérénité les participants jusqu’à la ligne d’arrivée. Parmi les ateliers proposés, les lauréats ont dû : "Identifier et définir des indicateurs d’impacts". "C’est essentiel, explique Baptise N’Tsama, chef de projet innovation. Il faut dresser un état des lieux, afin de savoir d’où on part pour savoir où on arrive." Si pour certains projets les indicateurs sont évidents : nombre de personnes accédant à ses droits, nombre de décès évités…, pour d’autres en revanche, les indicateurs le sont moins. C’est la difficulté rencontrée par le projet L’eau à la bouche, qui souhaite l’expérience du repas dans les établissements psychiatriques. Autour de la table, on discute, propose, réfléchit… Si la concurrence sera bien là le mois prochain, pour l’instant l’heure est à la solidarité. D’autant que l’ensemble des projets est d’intérêt public : et c’est bien ce qui motive l’ensemble des participants. "On est ravis de se rencontrer et de pouvoir échanger, révèle Léa Douhard, qui s’occupe du défi pour les enfants présentant des troubles DYS (voir plus loin ). C’est très constructif". Autre atelier proposé : "Établir une feuille de route de son expérimentation". Cette dernière pourra durer de 6 mois à un an selon l'expérimentation.

Évaluer les risques, une sacrée paires de manches

Un atelier, surtout, a surpris les participants : "Apprendre à maîtriser les risques pour maîtriser leur expérimentation". Si chacun avait bien compris l’intérêt de "mesurer les risques", la notion même de risque paraissait plutôt floue. Et la clarification amenée par l’atelier a laissé les participants pantois : "Qui pourrait être un frein à la création de votre dispositif ? demande l’animateur du groupe. Il y a toujours des gens qui peuvent avoir peur du changement. Il faut identifier vos partenaires et leurs rôles : sont-ils plutôt opposants ou sponsors ? Il faut identifier les risques et les opportunités : changer les opposants en sponsors, s’appuyer sur eux pour porter votre projet. Pourquoi est-ce qu’ils ont intérêt à agir ou au contraire, à ne pas le faire ? Est-ce qu’il y a un risque juridique, une rupture d’égalité ? Est-ce que votre projet donne du travail supplémentaire à quelqu’un, est-ce que ça alourdit ses tâches ?." Beaucoup de questions pour lesquelles les participants auront 45 minutes pour esquisser une réponse. Mais pas toujours simple d’évaluer les risques quand on est persuadé qu’il s’agit d’une solution, et d’une bonne, qui pourrait améliorer nos façons de fairele quotidien de nos usagers. L’important, rappelle l’animateur, est d’arriver avec une vision claire et réaliste de son expérimentation.

Prêts ? 

Enfin, les participants ont pu : préparer leur pitch et les éléments à présenter en amont du jury, challenger leur prototype, apprendre à le faire tester auprès des usagers et intégrer leurs retours… L’inventaire à la Prevert s’arrête là. Mais sur une journée, il a imposé à tous les participants une véritable gymnastique intellectuelle. Le principal désormais est que chacun possède les clefs pour franchir la ligne d’arrivée.

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