"Carte Blanche" à Cahors : et maintenant ?

Publié le 18 juillet 2019

Quelques mois après la fin des 5 expérimentations menées entre novembre 2018 et avril 2019 dans le bassin de vie de Cahors et plus largement dans le Lot, l’heure est au bilan et à la prise de recul. Quels sont les enseignements tirés ? Quelles sont les pistes retenues ? Certaines seront-elles généralisées ? Autant de questions qui ont trouvé leurs réponses, lundi 22 juillet.

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Un an et demi déjà que le bassin de vie de Cahors a bénéficié de la "Carte Blanche" donnée par le gouvernement pour réinventer le service public. Alors, que s’est-il passé depuis ? La première chose à souligner est qu’au-delà des expérimentations mêmes, le plus important est sans doute qu’elles aient pu être menées jusqu’au bout. "On l’a fait", résume sobrement Mélissa Deléron, directrice de projet à la direction interministérielle de la transformation publique (DITP). Car le parcours d’une expérimentation est souvent semé d’embûches. Or, ici, les 5 ont été menées jusqu’à la fin. Un premier exploit, suivi de près par un autre : le bilan positif qui peut être affiché sans rougir.

POLYVALENCE ET PROXIMITÉ

Pour un service plus proche et plus simple, la Carte Blanche a vu naître l'agent polyvalent et le car des services publics itinérant. L'usager obtient les réponses à toutes ses questions administratives en un seul et même endroit. Le service est trop loin ? Pas de problème : le car des services publics vient à l'usager. Conlusion de ces nouveaux services : ça marche ! 96% de satisfaction selon un premier bilan. Avec 508 usagers pris en charge en seulement 4 mois, cette expérimentation apporte une réponse adaptée aux attentes des usagers avec une prise en charge globale, en un lieu unique.
Pour mener cette expérimentation, 28 agents polyvalents ont été formés et répartis sur différents lieux d’accueil. Et ces derniers ont fait des émules. Depuis la fin du printemps, une expérimentation similaire est en cours dans 3 nouveaux territoires sous le nom de "Services publics +" (SP+) et préfigure l’offre de services des Maisons France Services.

MOBILITÉ EN MILIEU RURAL : UNE RÉPONSE QUI INSPIRE

Autre piste explorée dans le département du Lot : une solution aux problèmes de mobilité, avec la mise en place d'une plateforme d’offres de co-voiturage solidaire pour les personnes non motorisées ! Résultat ? Non seulement cette idée fonctionne mais a depuis fait des petits. Des initiatives complémentaires ont vu le jour dans d’autres communautés de communes du Lot de Lalbenque-Limogne, dans les villes de Biars, Leyme et Latronquière et sur le Grand Figeac. Mieux, d'autres territoires ont créé une platerforme similaire, comme dans le  Perche.

DES EXPÉRIMENTATIONS QUI ÉCLAIRENT DES PROBLÈMATIQUES NATIONALES

Deux autres expérimentations ont également produit des résultats intéressants. La première portait sur le partage de données des usagers entre opérateurs sociaux et du travail (CAF, CPAM, Pôle emploi). Cette expérimentation a permis de détecter entre 10 et 20 % d'usagers, selon les dispositifs, qui n'avaient pas de droits ouverts alors qu'ils pouvaient bénéficier d'une aide. Les bénéficiaires potentiels ont donc été contactés afin de permettre l'ouverture de leurs droits. Exemple : 397 assurés sur le territoire ont pu bénéficier de la Couverture maladie universelle (CMU).
La seconde expérimentation concernait davantage les TPE et PME (Très Petites et Moyennes Entreprises), avec la création d’un centre de services ressources humaines mutualisé. Objectif : accompagner les entrepreneurs dans le recrutement et la gestion des ressources humaines, pour faciliter leur développement et dégager du temps pour les dirigeants. En 4 mois, 39 postes fermes au sein de 8 TPE/PME ont été créés sur le territoire, marqué par la rareté de certains des profils recherchés et aux difficultés liées au travail saisonnier.
Ces deux expérimentations engagent des réflexions plus globales au niveau national.

CÔTÉ MÉTHODE : UN AVANT ET APRÈS CAHORS

Il y a bien un avant et un après "Carte Blanche" Cahors. Car au-delà des résultats des expérimentations, la démarche "Carte Blanche" a fait émerger une nouvelle façon de travailler et de construire les dispositifs publics :

  • ne pas partir d’objectifs prédéfinis mais d’une page blanche pour déterminer collectivement les problématiques à traiter
  • valider les thèmes de travail avec les agents de terrain et les usagers, et construire avec eux les solutions

 

C’est également l’apprentissage d’une nouvelle façon de mobiliser les acteurs, au-delà de leurs prérogatives et de leurs blocs de compétences, et ainsi leur permettre de sortir des silos administratifs au service d’un objectif commun : l'usager. C'est aussi prendre le risque de l’incertitude des résultats, mais être convaincu que ce qui sortira de ces projets sera la solution qui répond aux besoins du territoire. C’est un changement de culture et de posture ! Faire confiance aux agents et les impliquer dans la construction de solutions, c’est redonner du sens à leur action. Ils sauront être de parfaits ambassadeurs auprès des usagers.
"Carte Blanche", c’est donc une réponse à deux objectifs majeurs du programme gouvernemental de transformation publique :

  • améliorer la qualité de service pour les usagers et pour les agents publics
  • offrir un environnement de travail modernisé, en les impliquant pleinement dans la définition et le suivi des transformations

Depuis novembre 2018, une deuxième Carte Blanche a d'ailleurs vu le jour à Argenteuil avec des thématiques et des solutions nouvelles.

Consulter le communiqué de presse

PDF (237.2 Ko) - Dernière mise à jour le 24 juin 2021

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